La DHEA ne passera peut- être pas le printemps. Cette molécule anti-vieillissement est une «nouvelle esbroufe», tranche le numéro d'avril de la revue médicale indépendante Prescrire dans un dossier consacré à la pilule de jeunesse. Le bilan est sévère. Découverte dans les années 30, la DHEA (déhydroépiandrostérone) serait une substance mystérieuse qui entraînerait une forme olympique, un retour de la libido, de la mémoire, une stimulation du système immunitaire et une sensation de bien-être. Mais qui n'aurait pas plus d'effet qu'un placebo... Bref, de la poudre de perlimpinpin très médiatique, au dossier d'évaluation clinique peu convaincant. «La DHEA n'est actuellement autorisée dans aucune indication, ni par l'Agence française des produits de santé, ni par l'Agence européenne du médicament, ni par la Food and Drug Administration (FDA) américaine. En France, elle n'est pas commercialisée sous forme de spécialité pharmaceutique», rappelle la revue. Et pour cause.
Aucun essai clinique. Malgré les quelque 113 études et rapports d'évaluation consacrés au sujet et épluchés dans le dossier, la revue affirme qu'«il n'y a actuellement aucun bénéfice démontré de la DHEA dans les fonctions cognitives, la libido, etc.» Rien. Ni du côté des maladies cardio-vasculaires, puisqu'aucun «essai clinique de prévention cardio-vasculaire n'est publié. Il s'agit pourtant d'un domaine où les rumeurs sur d'éventuels effets bénéfiques de la DHEA circulent». Ni du côté des défaillances intellectuelle