Chamonix, envoyée spéciale.

Hier matin, un mois après le retour des voitures, Chamonix se préparait à vivre les prémices du retour si longtemps annoncé des camions sous le tunnel du Mont-Blanc. Plus exactement, des petits camions et des autocars. Ces fameux «moins de 19 tonnes» censés constituer la première étape d'une réouverture progressive aux poids lourds jusqu'à l'été, décidée conjointement vendredi par les autorités françaises et italiennes.

A Chamonix, les opposants aux camions ont préféré conserver leur ire pour le 13 mai prochain, quand reviendront les plus de 19 tonnes à quatre essieux (les semi-remorques devant eux attendre le 25 juin). La brèche ouverte hier n'en demeurait pas moins symbolique. Et, dès le milieu de matinée, chacun se tenait prêt. Les journalistes, les gendarmes, et même les militants écologistes qui avaient organisé une petite manifestation au bas de la rampe d'accès au tunnel pour l'occasion. Tout un comité d'accueil pour... pas grand-chose. Car, en fait de «retour des camions», il n'y aura eu au final qu'une vingtaine de poids lourds et autobus sur l'ensemble de la journée, la plupart italiens. L'aire du Fayet, le parking de régulation des camions à 20 kilomètres de Chamonix, est restée désespérément vide. «On en a vu passer un depuis ce matin», soupirait vers midi un des employés de l'aire.

Le camion en question aura constitué une des rares animations de la morne vallée. Premier véhicule lourd à emprunter le tunnel vers 10 h 30, il était envoyé p