Lille correspondance

Bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles, l'instituteur «français d'origine marocaine» tient une bougie dans la main. «Ce que fait Sharon radicalise les Palestiniens, il coupe les démocrates arabes de leur base», déplore Mohamed. Sur la Grand-Place de Lille, ils sont environ 500. Une petite foule compacte. Pas de slogans. Une seule banderole : «Non à la Busherie de Sharon.» A l'appel de partis d'extrême gauche, de démocrates maghrébins, de la Ligue des droits de l'homme, des représentants des mosquées et des missions civiles pour la protection du peuple palestinien. Sous une tente blanche, prêtée par la mairie de Lille, on peut boire un verre de thé et venir chercher sa petite bougie blanche.

«Résistants». Beaucoup de keffiehs autour des cous. Des représentants de la diaspora palestinienne, chrétiens et musulmans, venus en famille, beaucoup de «Français d'origine maghrébine», de tous âges, quelques étudiants, et les éternels militants. Un comédien lit en arabe des poèmes de Mahmoud Darwich.

Et, de loin, un murmureÊininterrompu : les gens parlent, s'écoutent. Pas toujours d'accord. «Les gens du Hamas sont des réactionnaires, les attentats-suicides ne sont pas légitimes. Il y a des progressistes chez les Palestiniens», martèle Michel Cucheval, conseiller municipal communiste. Un jeune lance : «C'est des résistants à l'occupation ! Si le Hamas est terroriste, alors le général de Gaulle aussi !» Un autre : «Pour l'instant, le Hamas, le Jihad, c'est des combattants. Pl