L'idée leur est venue l'été dernier : «Aider les sans-voix à accéder aux médias.» Pas très nouveau. Plus rare est la composition de ce petit groupe volontaire. Une dizaine d'attachés de presse et de chargés de communication : «Le jour, on "vend" pour EDF ou la Cogema des éoliennes ou des centrales nucléaires aux journalistes, ça marche plutôt bien. On s'est dit : "Pourquoi ne pas mettre nos compétences au service de ceux qui n'arrivent pas à se faire entendre ?"», raconte Benoît Gausseron, attaché de presse chez EDF la semaine, militant le week-end à Informations sans frontières, le nom du collectif.
Désarroi. Avec d'anciens détenus de l'association Ban public, ils ont travaillé sur le thème du suicide en prison. Samedi, place de la Bastille à Paris, une banderole blanche tendue sur un petit camion dit en lettres rouges : «Des anciens prisonniers vous parlent.» Trois parloirs reconstitués sont plantés sur le trottoir. D'ex-détenus y discutent avec des passants, des familles. Des proches de détenus morts en prison parlent de leur désarroi. Dalila est venue de Grasse avec Hacène, le père de Ralph, 17 ans, retrouvé asphyxié par la fumée de son matelas auquel il avait mis le feu dans le mitard de la prison de Grasse. C'était le 28 juillet 2001 : «L'administration s'est arrêtée à la mort par asphyxie, dit-elle. Nous, nous remettons en cause le mitard pour un gamin de 17 ans qui a été humilié moralement et physiquement. Les surveillants ont oublié de passer devant sa porte, ils n'o