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Libération
Reportage

Dur, dur d'être un beau village

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L'association qui délivre le label tenait son assemblée ce week-end.
publié le 15 avril 2002 à 23h02

Les Baux envoyé spécial

La beauté, c'est difficile à vivre. 142 villages français attirent chaque année des millions de touristes. Ils ont décroché le label «l'un des plus beaux villages de France» délivré par une association qui tenait ce week-end sa 20e assemblée générale. Les élus s'étaient donné rendez-vous, aux Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône), village star, «site naturel d'une beauté époustouflante» vanté par les brochures. Forteresse naturelle sur son éperon rocheux. Mais cette beauté est dangereuse. «Les Baux, c'est un musée», disent tout bas quelques maires invités aux agapes. Ce qu'ils ne veulent pas devenir. Ils sont ici pour en parler, éviter les écueils. Ils viennent d'Aubeterre (Charente) ou Collonges-la-Rouge (Corrèze) et ont beau être édiles de splendides communes, ils ressemblent à d'autres maires : cravates, accent et embonpoint. Des cars déversent chez eux leurs flots de touristes. Ils ont du mal à avoir leur propre vie. Aux Baux (1,5 million de visiteurs, 30 habitants à l'année), passé 21 heures, on soliloque sans crainte.

«On était à Vézelay en assemblée générale, on n'a pas entendu un cri d'enfant», souffle un maire. «Ce qu'on veut c'est développer nos villages hors saison, juillet-août on arrive à saturation, le patrimoine c'est beau, mais l'économie aussi», s'énerve presque Maurice Chabert, le président de l'Association des plus beaux villages de France.

Charte. Pourtant, son association a mis la beauté dans des cadres. Recette pour en être : ne pas c