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Libération

L'arrêt de la vie aux limites de la loi.

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Bernard Kouchner lance un appel pour un «cadre de raison».
publié le 16 avril 2002 à 23h03
(mis à jour le 16 avril 2002 à 23h03)

Des mots pour faire bouger les pratiques et les silences... autour de l'euthanasie. Depuis quelques semaines, Bernard Kouchner, ministre de la Santé, réfléchissait à une initiative pour tenter de sortir de l'impasse de la situation française, où les pratiques d'arrêt de traitement voire d'euthanasie (passive ou active) se développent en marge de la loi. «Que faire alors que l'on sait que nul ne veut toucher à la loi», se demandait-il récemment à un colloque.

Aujourd'hui, à l'occasion d'une journée «Fin de vie» au ministère de la Santé, où vont se retrouver une quarantaine de philosophes, de médecins, de religieux, Bernard Kouchner a décidé de bousculer les attitudes. Il tente d'ouvrir une porte. Et lance un appel solennel en cherchant à donner un «cadre de raison» à ces pratiques. Délicat exercice d'équilibre entre la loi et la réalité. Tout en rappelant que c'est au juge d'«apprécier si et comment la société doit sanctionner les manquements à la loi», il propose aux participants de «déclarer solennellement» qu'il ne saurait y avoir de légitime assistance à l'interruption d'une vie sans le respect de sept engagements (lire ci-dessous). En d'autres termes, il légitime non seulement «l'arrêt de traitement», mais aussi «l'arrêt de vie». Une proposition qui provoque bien des remous.

«On ne peut pas faire le dos rond et attendre», se justifie-t-on au ministère de la Santé. «On sait qu'il n'y a pas de bonnes réponses mais on voit qu'il y a de mauvais silences.» D'autant qu'à nos fro