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Libération

«Mon style, c'est l'opinel»

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Heaulme a de nouveau nié les meurtres de Montigny.
publié le 18 avril 2002 à 23h04

Lyon envoyée spéciale

Si le timide et réservé Patrick Dils arrive à parler devant la cour d'assises de Lyon, c'est grâce à un de ses codétenus, ancien directeur du personnel condamné pour viols à vingt ans de réclusion. Cet homme a su écouter Dils et lui «prêter une oreille confiante». La présidente Yvette Vilvert le remercie : «Votre témoignage n'a pas été inutile, puisqu'il a permis à Patrick Heaulme de s'exprimer.» La salle éclate de rire, la présidente sourit de son lapsus : «Je suis obnubilée comme tout le monde par le témoin qui va arriver. Eh bien, monsieur l'huissier, vous allez faire entrer Francis Heaulme.»

Il est 15 heures. Le tueur en série, «témoin principal» du double meurtre de Montigny-lès-Metz, en septembre 1986, que Patrick Dils nie avoir commis, arrive, enchaîné à son escorte. C'est une longue silhouette, aux mouvements lents, prudents. Il tire sur son pantalon un pull noir et gris orné d'étranges losanges. Son visage est creusé, sa bouche n'est qu'un trait. Il fixe la présidente derrière ses lunettes grisées. Il a de la douceur dans la voix.

«Je me présente. Heaulme Francis, né le 25.02.59 à Metz, j'ai 43 ans, je suis sans profession, célibataire.» Il articule chaque mot. Dans un moment, il bégaiera, prendra de longs moments avant de répondre aux questions. Pour l'instant, ça va : «Je connais bien Montigny-lès-Metz, je connais la piscine de Montigny-lès-Metz, je connais le 1900, c'est un cabaret que je fréquentais parce que je suis célibataire, et je connais