Jacques Chirac n'en finira jamais avec ces histoires de valises bourrées de billets. L'affaire de la Sempap (ancienne imprimerie de la mairie de Paris), instruite par les juges Armand Riberolles et Marc Brisset-Foucault, vient de connaître une brusque accélération avec le recueil de plusieurs témoignages faisant état de la prédilection particulière de la municipalité RPR pour les espèces. Ouverte en 1997, l'instruction judiciaire a permis de mettre en lumière un système de surfacturation des travaux d'impression, évalué à 100 millions de francs sur la période 1986-1996. Quatre imprimeurs sous-traitants avaient été mis en examen. Restait à savoir ou serait éventuellement passé l'argent. Une seconde rafale de mises en examen, à la mi-mars, permet de s'en faire une petite idée. Selon leurs dépositions, révélées hier par le Canard enchaîné, le cabinet du maire de Paris était au centre du dispositif.
En mains propres. Jacques Brats, ancien directeur général de la Sempap décédé l'été dernier, n'est plus là pour témoigner. Sa veuve, Michèle, l'a fait par procuration : «J'ai entendu dire par mon époux qu'il avait été amené à transporter une valise contenant des espèces. C'était aux environs de 1989. Il s'agissait d'une valise qu'il a transmise à Michel Roussin, directeur de cabinet à la mairie de Paris.» On croirait entendre l'écho de Jean-Claude Méry, faux facturier au coeur de l'affaire des HLM, qui, dans sa vidéoconfession posthume, avait également évoqué la remise de valises en m