Menu
Libération

«Un soutien à l'autorité parentale»

Article réservé aux abonnés
Ce dispositif aurait fait baisser la délinquance à Asnières.
publié le 18 avril 2002 à 23h04

C'est un mot que n'aiment pas les policiers. «Le couvre-feu, ça nous rappelle les années noires de l'Occupation», dit l'un d'entre eux. Gardiens de la paix, officiers, ils sont unanimes pour dire qu'ils n'ont pas attendu les arrêtés municipaux pour se préoccuper des mineurs qu'ils croisent la nuit. «Un gamin qui est dans la rue à partir d'une certaine heure, il n'a rien à y faire, couvre-feu ou pas, on s'inquiète des raisons de sa présence. Nous n'avons pas besoin d'un arrêté municipal pour intervenir. Il suffit d'appliquer l'ordonnance de 1945 sur la protection des mineurs», argumente Frank Baudry, secrétaire du Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire) dans les Hauts-de-Seine.

Dans ce département, le maire d'Asnières-sur-Seine, Manuel Aeschlimann (RPR), a instauré, le 21 novembre, un couvre-feu interdisant la circulation solitaire d'une personne âgée de moins de 13 ans et toute réunion de plus de trois mineurs de moins de 16 ans non accompagnés, dans sa commune, entre 23 heures et 6 heures. Cinq mois après, la mairie affirme avoir largement contribué par ce dispositif à la baisse importante de la délinquance : moins 20 % en un an, entre mars 2001 et mars 2002. «Pour les mineurs c'est encore mieux, moins 77,5 %», explique Francis Pourbaguer, directeur de cabinet du maire. Selon lui, le couvre-feu est «un outil pédagogique, dissuasif». Et ajoute : «C'est un soutien à l'autorité parentale.» La mairie estime récolter les fruits de sa politique en matière de