Lyon envoyée spéciale
A 16 ans, il est «rouquin», «fil de fer», vilain «canard» qui se dandine dans ses chaussures orthopédiques. A 19 ans, il est le plus jeune condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. A 31, après la moitié de sa vie passée derrière les barreaux, il est, dit-il, un «innocent incompris».
La cour d'assises du Rhône qui juge Patrick Dils en appel depuis le 8 avril devrait rendre son verdict mercredi, à l'issue d'un procès de dix-sept jours. Les jurés lyonnais n'ont pas le choix. Ou bien, alors que Dils n'était âgé que de 16 ans et demi, il a massacré à coups de pierres deux enfants de 8 ans, ses petits voisins, avec une telle sauvagerie que les corps n'ont jamais été montrés à leurs parents. Ou bien ils déclareront «non coupable» cet accusé qui a avoué à six reprises avoir commis les crimes, avant de clamer son innocence.
Aujourd'hui, les avocats des parties civiles plaideront pour les familles d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining, tués le 28 septembre 1986, sur un talus de chemin de fer à Montigny-lès-Metz. Demain, François-Louis Coste, avocat général près de la cour d'appel de Lyon, devrait prononcer son réquisitoire pendant plus de trois heures. Mercredi, les avocats de la défense plaideront l'acquittement de leur client, puis la cour se retirera pour un délibéré dont l'issue n'est pas prévisible.
Scellés détruits. Les débats placés sous la présidence d'Yvette Vilvert ont exposé, sans la résoudre, une affaire criminelle où celui qui a avoué clame son in