Les Français n'ont pas été mesurés depuis trente ans. Or, les corps ont changé dans l'intervalle. Les fabricants de vêtements, qui constatent des décalages entre les mannequins de confection et la réalité des morphologies contemporaines, sont embarrassés. «Les couturiers font des corrections, mais c'est du bricolage.» Pour Jean-Pierre Mocho, le président de la Fédération du prêt-à-porter féminin, «il manque un relevé précis des centimètres gagnés ou perdus». Intéressée au premier chef, l'Union des industriels de l'habillement propose de lancer une vaste campagne de mensuration. Elle recherche, à compter de cet été, des grands, des petits, des gros, des maigres, de tout. Du 36 au 60. Aux 10 000 volontaires il sera demandé de passer quelques minutes, nus ou en sous-vêtements, dans une cabine scanner 3D, installée dans des centres commerciaux, un peu partout. En échange d'un chèque cadeau. La campagne doit durer dix-huit mois. Son coût, 1 million d'euros, est pris en charge par le Défi, l'organisme qui collecte la taxe parafiscale dans le secteur du textile.
Transports et mobilier. Pour cette industrie, l'intérêt est avant tout de mieux vendre des vêtements mieux taillés. Mais, au-delà des 22 points de mesures indispensables aux fabricants (tour de cuisse, hanches, bassin, épaules, etc.), les données recueillies pourraient intéresser des quantités de domaines. Comme les transports : pour la taille des sièges des avions ou des trains, des cabines de bateaux , de l'automobile. Le