Lyon envoyée spéciale
«Tout me paraît douteux.» L'avocat général «ne sait pas» si les aveux de Patrick Dils racontent un «geste criminel», ou s'ils n'expriment qu'un «fantasme». François-Louis Coste «doute» de la culpabilité de l'accusé. Mais il ne dit pas qu'il est innocent. Il ne réclame pas de peine, ni de condamnation. Mais ne prononce pas le mot d'acquittement. A l'issue de ses réquisitions, l'avocat général «s'interroge». Il doute, et ne guide pas la cour d'assises de Lyon qui doit prononcer son verdict ce soir. Si, à la fin de son réquisitoire, après un discours de trois heures, il évoque la possibilité d'un autre meurtrier, c'est pour tancer celui qui, par ses aveux, s'est fait «complice de l'injustice».
En se levant pour prendre la parole, François-Louis Coste est très clair. Il avertit la cour que «la justice est convoquée pour répondre à la question suivante : Patrick Dils est-il oui ou non coupable ?». Deux verdicts de culpabilité, en 1989 à Metz et en 2001 à Reims, ont précédé celui de Lyon, mais, «comme Pénélope, la justice défait ce qu'elle a fait». Cette fois, «il faut trouver le seul et le vrai coupable. Patrick Dils l'est-il ?».
«Aveux inhumains». La ligne droite suivie par François-Louis Coste s'arrête à ce préambule. Ensuite, sa perplexité perce partout. Son analyse des aveux, «graves, précis, concordants», accuse-t-il, est sévère : «Aveux inhumains, insoutenables, aussi insupportables que les photos du crime. Ils submergent à tel point que l'émotion s'empar