Lyon envoyée spéciale
A la question «Patrick Dils est-il coupable ?», les jurés ont répondu «non» pour le meurtre d'Alexandre Beckrich, et «non» pour celui du meurtre de Cyril Beining. Il est 20 h 30 hier soir. Patrick Dils est acquitté par la cour d'assises de Lyon. Un grand cri, de surprise, soulagement, monte de la salle d'audience. «Je trouve ces manifestations inconvenantes», gronde la présidente.
Patrick Dils a le visage rouge, très rouge, il fond en larmes, sans bruit, sans mot. Il pleure à gros sanglots, s'effondre dans le box. Ses deux avocats, Jean-Marc Florand et Bertrand Becker, s'étreignent sur le banc de la défense.
Il est 20 h 32. Patrick Dils est emmené par son escorte de policiers jusqu'à la prison Saint-Paul, pour la levée d'écrou. Son père s'effondre, pris d'un malaise. La police fait évacuer la salle d'audience. Après quinze ans de détention, Patrick Dils est libre. Au bout de trois heures et demie de délibéré, la cour et les jurés (sept femmes et cinq hommes) l'ont reconnu innocent, après deux lourdes condamnations criminelles.
«Pas mon style». «Madame la présidente, madame et monsieur les assesseurs, mesdames et messieurs les jurés, j'aimerais vous faire comprendre que ma situation est loin d'être évidente. Je suis fatigué, usé. Je n'en peux plus, je voudrais que la vérité éclate. J'aimerais simplement vivre.» Il est 16 h 30. La parole est à Patrick Dils. Ce qu'il dit a les allures maladroites d'un discours officiel, s'adressant à chacun par ordre hiérarchi