Lyon correspondance
A 22 heures. Un attroupement se forme devant la prison Saint-Paul où était incarcéré Patrick Dils durant le procès. Un cordon de CRS forme une haie pour écarter les journalistes. Au milieu, des gorilles cravatés font pénétrer un véhicule à l'intérieur : l'équipe de l'émission Sans aucun doute de TF1, qui a acheté l'exclusivité des droits sur la famille Dils. Bousculades, protestations. Le ton monte. Puis, sous le crépitement des flashes, Dils sort. Il sourit fébrilement. «Je veux commencer, non pas une nouvelle vie, mais une vie tout court. Car je n'en ai jamais eu.» Il dit penser avant tout à sa famille, et «à souffler».
Pleurs. Il y a deux heures tombait le verdict. Aux quelques applaudissements dans la salle d'audience, sèchement interrompus par la présidente, répond une clameur dans la salle des pas perdus. Encore des applaudissements. Dehors, des gens pleurent, se serrent mutuellement dans les bras. «Enfin», entend-on. Le comité de soutien à Dils exulte. Sortent les avocats de la défense. Applaudissements. Ils sourient. Disent qu'ils étaient confiants.
Puis arrive le père, la mère et le frère de Patrick, Alain. En pleurs. Applaudissements. Encerclés par les caméras, les micros et les badauds, ils expriment «leur soulagement». Ils expliquent que Patrick «va se reposer avant d'aller peut-être travailler dans l'imprimerie de son frère». Plus tard, ils espèrent, il ouvrira un restaurant. «Avec les indemnités qu'il va demander.» Ils ont du mal à parler.
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