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Libération

Un «parrain corse» se fait attendre par le juge

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Jean-Jé Colonna devait être entendu dans l'affaire de l'hôtel Miramar.
publié le 25 avril 2002 à 23h09

Décrit par des parlementaires, en 1998, comme «le seul parrain corse», Jean-Baptiste Colonna dit «Jean-Jé», 62 ans, n'a pas répondu à une convocation de la police judiciaire d'Ajaccio. Attendu mardi dans les locaux de la brigade financière par le juge Jean-Michel Gentil, chargé d'une enquête pour abus de biens sociaux, Colonna s'est soustrait à l'invitation, car il estime «anormal» d'être entendu dans le contexte électoral actuel, a dit son avocat Paul Vergès.

Jean-Baptiste Colonna devait en effet être interrogé sur les conditions de la vente de l'hôtel Miramar, un luxueux établissement de Propriano (Corse-du-Sud), dont son épouse était l'actionnaire principal. Or, l'hôtel Miramar a été racheté par une société dont le conseiller territorial Robert Feliciaggi est actionnaire. Et Robert Feliciaggi, un proche de Charles Pasqua, se présente sous l'étiquette DVD aux élections législatives dans le département. D'où les réticences de Colonna. Qui pourraient vite cesser : s'il ne répond pas «rapidement» à sa convocation, un mandat d'amener sera délivré à son encontre, indique-t-on de source judiciaire.

Décrit comme un ancien responsable de la French connection, «Jean-Jé» Colonna avait récemment qualifié cette convocation de «machination politique». «Le but est de faire croire qu'il existe une mafia en Corse, dont je serais le parrain et qui, elle-même, serait liée à des hommes politiques», avait-t-il poursuivi.

Il considérait que Charles Pasqua était visé à travers l'homme d'affaires R