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Libération

Lyonnais : le parquet fait crédit à Jean-Claude Trichet

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Non-lieu requis pour le gouverneur de la Banque de France.
publié le 1er juin 2002 à 23h47

Jean-Claude Trichet n'est pas un soldat perdu. Gouverneur de la Banque de France, successeur désigné du président de la Banque centrale européenne (BCE), et à ce titre porteur principal de la présence française au coeur des institutions européennes, il vient de bénéficier de la mansuétude du parquet de Paris, qui a requis vendredi un non-lieu en sa faveur dans le dossier des faux bilans du Crédit Lyonnais. Trichet n'est pourtant pas sorti d'affaires : le mot de la fin reviendra au juge d'instruction Philippe Courroye, qui seul peut décider de le renvoyer en correctionnelle. Sa mise en examen pour complicité de diffusion d'informations fausses ou trompeuses menace toujours son destin franco-européen.

«Pressions». C'est peu dire que le parquet a eu du mal à prendre sa décision. Plusieurs substituts, rédacteurs potentiels du réquisitoire de non-lieu, se sont défilés les uns après les autres, refusant de céder aux «pressions» évoquées par un magistrat. L'un d'entre eux s'est finalement dévoué pour apposer sa signature. Comme pour couper court à cette tempête au sein du pôle financier, le procureur de la République, Jean-Pierre Dintilhac, a publié vendredi un communiqué officiel, histoire d'afficher une unité de façade.

Trichet est mis en cause en tant qu'ancien directeur du Trésor (jusqu'en 1993), tutelle des entreprises publiques. Il est soupçonné d'avoir laissé faire Jean-Yves Haberer, président déchu du Crédit Lyonnais (de 1988 à 1993). Si la folie des grandeurs n'est pas un dé