Strasbourg de notre correspondante
La cour d'assises de la Moselle a condamné samedi en appel Marc Dumoulin, 52 ans, député , droite de la 2e circonscription du Haut-Rhin, à cinq ans de prison et de privation des droits civiques pour viols sur sa nièce et filleule, alors âgée de 12 ans et demi. Comme l'avait souhaité l'avocat général Claude Chevalier, les jurés ont aggravé la peine prononcée en octobre par la cour d'assises du Bas-Rhin (cinq ans de prison dont deux avec sursis). Marc Dumoulin est le premier député à être condamné par une cour d'assises dans l'histoire de la Ve République. Des huées, mais aussi des applaudissements, ont accueilli l'énoncé du verdict.
Les faits incriminés que le député nie remontent aux vacances de Pâques d'avril 1985. Marc Dumoulin invite sa nièce à passer quelques jours en compagnie de sa femme et de son fils à son domicile strasbourgeois. C'est là, expliquera plus tard l'enfant devenue jeune femme, que son parrain abuse d'elle, se livrant chaque matin à des viols (pénétrations digitales).
D'abord, l'adolescente ne dit rien. Mais quelques années plus tard, elle se confie à un ami, puis à sa marraine. Le 15 avril 1989, elle dépose une lettre sur le lit de ses parents : «Mon parrain a largement abusé de moi (surtout de mon corps) pour calmer ses pulsions sexuelles sans toutefois m'avoir violée (heureusement) mais c'est comme si...» Questionné par les parents, l'oncle enverra à sa nièce une lettre qui résonne comme un aveu : «Ces quelques mots