Milizac envoyé spécial
La solution miracle. La clé de tous les problèmes de pollution agricole qui empoisonnent les rivières bretonnes. Voilà ce que devrait être, disent ses défenseurs, l'usine de traitement de lisier prévue depuis deux ans à Milizac, dans le Finistère. Le projet, gigantesque, serait capable de traiter 350 000 tonnes de déjections animales par an, dans ce département où la plupart des cantons sont classés en zones d'excédents structurels avec des capacités d'épandage de lisier épuisées. Une bénédiction en perspective pour tous les agriculteurs et éleveurs de porcs industriels du secteur. Mais aussi un cauchemar pour une grande partie de la population. Pour réussir cette performance technique, l'usine devra être classée comme un site industriel à risque majeur et répondre aux normes de sécurité Seveso 2.
Recette unique. Elever simplement moins de porcs n'est pas dans les plans de Val'Ouest, une société regroupant 340 éleveurs de la région, créée en mars 2000 pour monter cette installation. En mélangeant 92 000 tonnes d'acide sulfurique et 32 000 tonnes d'ammoniac avec des déchets, ce grand tube digestif produirait 160 000 tonnes d'engrais en granulés par an. La société KT (Kaltenbach-Thuring) de Beauvais, inventeur de cette recette unique en Europe, l'a présentée comme la solution technologique idéale aux problèmes bretons. Sans convaincre la population.
Après quelques manifestations, la fronde est encore montée d'un cran ces dernières semaines, quand l'avis fav