Lyon de notre correspondant
Une information judiciaire a été ouverte, hier, contre les responsables de la pollution à la dioxine dans la vallée d'Albertville. Fin octobre 2001, la préfecture avait ordonné la fer meture d'un incinérateur à ordure hors normes, après des analyses alarmantes (Libération du 26 mars 2002). Depuis, 80 % des animaux de la vallée ont été abattus, une partie du sol reste contaminée, et des associations soupçonnent un surtaux de cancers aux alentours de l'usine. Le parquet d'Albertville a ouvert une information contre X, pour «homicides involontaires», «mise en danger d'autrui» et «blessures involontaires». Chefs aggravés par la «violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité et de prudence imposée par la loi».
Alerte. L'incinérateur de Gilly-sur-Isère, aux portes de Chambéry, appartient au Simigeda, syndicat intercommunal. Une filiale de la Lyonnaise des Eaux se chargeait de son exploitation. L'installation n'était plus aux normes depuis au moins six ans, et la Lyon naise le savait, tout comme le syndicat et les services de l'Etat. Les Verts et la Frapna (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature) les avaient alertés. «J'ai bien reçu votre courrier [...], par lequel vous me questionnez sur l'existence de mesures de taux de dioxines», écrivait en décembre 1998 le président du syndicat à un responsable des Verts. Le président convenait des dangers liés aux dioxines, promettait une mise aux normes, puis achevait sa lett