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Libération

Des anticholestérol mal prescrits

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Mises en cause, les statines restent, selon l'Afssaps, un médicament efficace.
publié le 5 juin 2002 à 23h49

Mine de rien, c'est un rappel à l'ordre pour les médecins qui prescrivent des statines, ces médicaments anticholestérol auxquels ont recours trois millions de Français. Selon deux études régionales présentées hier lors d'une conférence de presse de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), les règles de «bon usage» sont loin d'être respectées. Le traitement est volontiers commencé avant toute tentative de régime ; sans même un dosage préalable du cholestérol (dans 15 % des cas) ou au détour d'un bilan incomplet ; la surveillance de son efficacité et de sa tolérance est insuffisante...

Réévaluation. Dix mois après l'annonce brutale par le laboratoire Bayer du retrait du marché de son hypocholestérolémiant, la cérivastatine, pour cause de troubles musculaires graves (rhabdomyolyses) et de décès, l'Afssaps a procédé à une réévaluation complète de toute la classe des statines. Une démarche identique est menée au niveau européen.

Sur le fond, le constat est rassurant : les bénéfices cardio-vasculaires de ces médicaments dépassent largement leurs effets secondaires musculaires. Ceux-ci, communs à toutes les statines, sont en fait de deux types : d'une part, des troubles fréquents mais bénins, se traduisant par des crampes, de la fatigue et une augmentation modérée des enzymes musculaires. D'autre part, des atteintes graves (rhabdomyolyse), survenant de façon brutale, imprévisible, mais exceptionnelle. «En traitant 100 000 patients pendant un an, on ob