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Libération

La tragédie du Drac devant la Cour de cassation

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Seule une famille poursuit encore la bataille.
publié le 5 juin 2002 à 23h49

Six enfants et une accompagnatrice ne reviennent pas d'une balade scolaire dans le lit d'une rivière de l'Isère, à la recherche de castors. Nous sommes le 4 décembre 1995 ; la «tragédie du Drac» démarre. «Sous le feu des médias, on a assisté à des mises en examen tous azimuts», rappelle Me Spinosi, avocat de la famille Pilinger. Depuis, quatre juridictions se sont prononcées. «On a entendu les uns et les autres égrener leurs excuses, jusqu'à leurs relaxes par la cour d'appel de Lyon en juin dernier», constate Me Spinosi. Hier, l'affaire revenait, pour un ultime examen, devant la Cour de cassation. Toutes les parties civiles ont abandonné le combat judiciaire, à l'exception des époux Pilinger. «Je me sens seul avec mon épouse, mais, tant que je tiendrai debout, je me battrai. J'irai jusqu'à la mise en cause de l'Etat français devant la Cour européenne des droits de l'homme», explique Vjekoslav Pilinger. «Quand je me lève le matin, je pense à mon fils. Quand je me couche le soir, je pense à mon fils», poursuit-il. Theiva, adopté en Polynésie et emporté par les eaux du Drac à l'âge de 7 ans. «Il y a eu sept morts et personne ne serait responsable, parce que les législateurs ont adopté une nouvelle loi ?», interroge Vjekoslav Pilinger. En effet, les premières condamnations ­ des peines de prison avec sursis et des amendes ­ ont été cassées et l'affaire a été rejugée en vertu d'une nouvelle loi, entrée en vigueur en juillet 2000, qui restreint la répression des délits non intenti