Le parquet de Paris a enregistré mercredi une plainte assez insolite, «entre Kafka et Alfred Jarry», selon un protagoniste. Par l'intermédiaire de son avocat Me Thibault de Montbrial, Patricia de Aquino, une jeune militante de gauche, ex-conseillère technique à la mairie socialiste du XIIe arrondissement, a porté plainte contre X pour «travail clandestin, harcèlement et abus de faiblesse». Derrière cette démarche judiciaire se cache un violent conflit professionnel et politique opposant plusieurs élus de la mairie.
Etudiante elle a achevé la rédaction d'une thèse d'ethnologie d'origine brésilienne, ayant acquis la nationalité française depuis deux ans, Patricia de Aquino a été embauchée par Michèle Blumenthal, la maire de l'arrondissement, en août 2001. Trois élus, un socialiste et deux Verts, ont appuyé sa candidature. «L'arrivée d'une militante étiquetée verte dans un cabinet socialiste a été acceptée du bout des lèvres», explique un des conseillers municipaux qui a soutenu la jeune femme.
De fait, les relations semblent se tendre rapidement. Selon plusieurs de ses soutiens, Patricia de Aquino n'est pas invitée aux réunions de cabinet, ou prévenue à la dernière minute. Dotée «d'un tempérament explosif», d'après un conseiller municipal, elle réagit avec virulence. Les négociations sur le niveau de son salaire se passent mal, et le non-paiement de deux mois de travail fonde son attaque pour «travail clandestin». Pourtant, sur le plan professionnel, tout se déroule au mieux