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Libération

Les éducateurs font barrage aux centres fermés

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Ils s'opposent aux projets du gouvernement et rappellent les échecs de cette rééducation des jeunes par la force.
publié le 7 juin 2002 à 23h51

Vent debout contre les cen tres fermés promis par le gouvernement. Les éducateurs du SNPES, syndicat majoritaire dans les services de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), réunis en congrès à Saint-Denis, n'ont pas de mots assez durs pour fustiger ce qu'ils estiment être un retour en arrière de cinquante ans. «Non au racisme antijeunes. Oui à l'éducation pour tous», proclament les banderoles déployées au-dessus de la tribune. La salle retrouve la lumière après la projection du documentaire Marguerite B., une histoire singulière, qui retrace le parcours d'une pupille de l'éducation surveillée qui se suicida à 20 ans, dans la maison de correction pour filles de Cadillac (Gironde). C'était en 1950.

Démolition. «Ce qui me cho que, c'est que ce documentaire soit tellement d'actualité», s'emporte Béatrice Koeppel, chercheuse au CNRS. C'est elle qui a plongé dans les archives à la recherche de Marguerite B. et en a fait le livre qui sert de trame au documentaire. «C'est scandaleux. Toutes les études, tous les travaux sérieux montrent que les centres fermés ne sont qu'une entreprise de démolition totale, dit-elle. Ils ne servent à rien, sinon à faire disparaître les jeunes de notre vue. C'est comme si, à la vue de boutons sur un bras, le médecin décidait d'amputer. C'est une catastrophe qu'en 2002 nous en soyons encore là.»

Jacques Bourquin, ancien éducateur et spécialiste de l'histoire de l'éducation surveillée, fait un bilan de ces centres de 1958 à 1979, date à laquelle le