Le marché des bons élèves parisiens se moralise laborieusement. Alors que les conseils de classe ont statué la semaine dernière sur les orientations de fin de troisième, les familles ont été invitées à formuler plusieurs «voeux» de lycée. Or, il y a les parents informés et les autres, ceux qui ne maîtrisent pas les règles subtiles du jeu des affectations. Et la conséquence est bien connue : la hiérarchisation des établissements a pris des proportions alarmantes avec des «bons lycées» qui se paient le luxe de trier parmi les bons élèves, tandis que les «mauvais lycées» se partagent ceux dont personne ne veut.
Près de 20 000 dossiers d'orientation vont être centralisés cette semaine par le rectorat. Ils seront tous examinés les 21 et 25 juin par des commissions d'affectation dans lesquelles siègent les proviseurs de la capitale. Comme chaque année, certains élèves auront la chance de voir leur «premier voeu» se réaliser, d'autres se conteront d'un «deuxième voeu», et d'autres encore seront inscrits dans un établissement qu'ils n'avaient pas demandé. Le soir du 25 juin, chaque élève de seconde aura été «affecté» dans l'un des 42 lycées généraux et technologiques de la capitale. Depuis 1998, le directeur de l'académie Pascal Jardin et le recteur René Blanchet, tous deux installés par Claude Allègre, veulent «moraliser» cette procédure d'affectation et réintroduire un minimum de mixité scolaire et sociale.
Retard. Dans le IIIe, le lycée Simone-Weil accueille 18,4 % de collégiens ay