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Libération

Besse: l'avocat général souhaite la clémence

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Pas de prison supplémentaire requise contre le complice de Mesrine.
publié le 12 juin 2002 à 23h55

«Depuis le début, je la cherche la faille. Je l'observe, je le scrute, j'essaie de trouver un propos excessif, je guette quelque chose d'un peu trop ostensible, une mauvaise foi surgie çà ou là... Je l'aurais presque voulue cette insincérité, mais je ne l'ai pas trouvée.» Persuadé de l'authenticité de l'accusé de 58 ans François Besse, qui a tout avoué, l'avocat général, Philippe Bilger, enjoint à la cour d'assises de Paris et aux jurés de se «comporter de manière extraordinaire». Pour juger les crimes anciens de l'homme d'hier, le représentant de la société feuillette une à une les pages du «Livre de François Besse». Celle de l'enfant mal aimé de son père idéalisé, qui s'identifie à des héros de roman, «là se dessine son aventure criminelle, déjà un mélange de romantisme suicidaire et de commission de délits». Autre page, «le révolté, le hors-la-loi», amorcée avec une possible erreur judiciaire en 1971 : «Le révolté se met en branle, regarde la société d'en haut, et se trompe.» Une nouvelle page, «Le criminel François Besse» en équipe avec Jacques Mesrine, pour l'évasion de la Santé, le 8 mai 1978, «le matamore du crime et m'as-tu-vu, et l'autre derrière, effacé, qui s'efforce de disparaître», le petit lié au grand par «une admiration inouïe et une sorte de distance, comme avec son père», et qui se sent «protégé de tout» depuis la réussite de l'échappée «quasi impossible».

Requalification. Alors, «tous les deux, habités par une sorte d'acharnement criminel», se livrent à une