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Libération

«Il peut dire que c'était moi»

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Besse a évoqué sa participation à l'évasion d'un «Postiche» en 1986.
publié le 12 juin 2002 à 23h55

Face à face, hier, André Bellaiche, 52 ans, ex-membre du gang des «Postiches», évadé de la prison de Rome le 23 novembre 1986, grâce à François Besse avec un hélicoptère de la Croix-Rouge, «pour rendre service à une amie commune en Italie». Les aveux de l'accusé, avant-hier, n'y font rien : le témoin à la barre, dispensé de serment à cause de sept ans de réclusion pour association de malfaiteurs avec les «Postiches», ici même aux assises, n'a pas pour habitude de balancer des noms, d'enfoncer des compagnons ni de dire la vérité, «brouillée de 36 façons» par le passé pour les policiers et magistrats. «Comme tout le monde était grimé dans l'hélicoptère, je ne connais pas la personne», explique-t-il.

Aujourd'hui «commerçant» de disques, le moustachu en velours noir zézaie son «angoisse» sur ce retour obligé, «dix-sept ans en arrière, à l'époque, on était des marginaux. Moi, j'ai changé de vie. Le problème, c'est que les hommes qui vous parlent ne sont plus les mêmes. Il y a une éthique entre nous. Je ne vais pas, par un mot maladroit, alourdir son fardeau. A 58 ans, s'il dit qu'il était dans l'hélico, il doit savoir ce qu'il dit.»

Le président Coujard insiste : «Vous ne risquez plus rien.» L'évadé Bellaiche résiste : «La question est morale, vous m'amenez vers la souffrance de cet homme-là, et vous détenez les clés de son avenir.» Le président : «Sauf que M. Besse est devenu un être social qui épure son passé, et vous vous confinez dans un langage proche du moment des faits.» Pou