«La Tela di ragno», c'est ainsi que les Italiens ont baptisé l'opération de démantèlement d'un vaste réseau de blanchiment européen, montée en coordination avec les Français, mais également les Suisses, les Allemands, et déclenchée en partie à la suite de renseignements émanant du FBI américain. Une cinquantaine d'arrestations ont eu lieu lundi, notamment en Italie et en France. Cette «Toile d'araignée» serait selon les enquêteurs italiens qui travaillent sous l'autorité du procureur de Bologne et les policiers français de la Brif (1) qui oeuvrent à la demande du juge parisien Henri Pons un véritable réseau infiltré par la mafia russe. Il masquerait par des activités honorables magasins de luxe, ventes de bijoux, d'automobi les, de téléphones, transports internationaux, import-export, trading pétrolier de grosses opérations de recyclage d'argent provenant du trafic de drogue, d'armes, ou de la prostitution : c'est le propre du blanchiment. «C'est la première fois que l'on voit de tels capitaux qui viennent de Russie circuler en Italie, passer en France et aux Etats-Unis», expliquait hier un enquêteur français.
Champs-Elysées. Saisie par l'Italie de demandes d'arrestations, et enquêtant par ailleurs depuis 1996 sur un autre volet de l'affaire, la justice française a fait procéder à l'interpellation de treize personnes. Le juge parisien Henri Pons devrait mettre plusieurs d'entre elles en examen aujourd'hui. D'au tres seront probablement renvoyées vers l'Italie.
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