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Libération

L'incinérateur propre ne l'est pas tant que ça

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Dans l'Hérault, un collectif impute la présence de dioxines au traitement des déchets.
publié le 14 juin 2002 à 23h56

Montpellier correspondance

En principe, l'incinérateur d'ordures ménagè res de Lunel-Viel, dans l'Hérault, est ce qui se fait de mieux dans le genre. Claude Marguet, directeur de cette usine gérée par Ocréal, filiale de la Lyonnaise des Eaux, ne manque pas de le souligner. Conçue pour brûler 120 000 tonnes de déchets ménagers, l'installation a été certifiée Iso 14 001 en décem bre, et ses rejets, fumées ou effluents liquides, sont, dit-il, parfaitement en règle avec l'arrêté d'auto risation d'exploiter. «Nous avons un planning des analyses qui sont effectuées tous les trois mois pour les métaux lourds, et une fois par an pour la dioxine», précise-t-il. Contrairement aux incinérateurs antiques qui arrosent le voisinage de dioxines ­ comme c'était le cas à Albertville (1)­, Lunel-Viel serait l'exemple type de la nouvelle génération d'incinérateurs «propres».

De cette innocuité, le collectif des associations de Lunel-Viel doute. «Pour nous faire avaler la pilule, on nous a expliqué que ces incinérateurs nouvelle génération ne polluaient pas. Nous n'en sommes pas si sûrs», dit Jean Charpentier, président de l'association Lunel-Viel veut vivre, et membre des Verts. Pour en avoir le coeur net, le collectif a financé et commandé à un laboratoire des dosa ges sur trois produits (lait maternel, fromage de chè vre et poisson).

De ces résultats, on peut retenir un chiffre, parlant : dans l'échantillon d'une Lunelloise qui allaite son enfant, les analyses ont décelé un taux de dioxines de