Combrit (Finistère)
envoyée spéciale
Le coche est loupé. Les grands débats au Parlement sur la prison et le sens de la peine, qui rassemblaient, il y a deux ans, élus de droite et de gauche semblent bien loin. Et la loi pénitentiaire élaborée après de longs travaux par le gouvernement Jospin a été enterrée avant d'avoir vu le jour. Réunis en congrès pour une semaine, surveillants et travailleurs sociaux de la CGT pénitentiaire continuent pourtant d'y réfléchir. «On a raté deux occasions : en 1981, après l'abolition de la peine de mort, et l'an dernier. On oublie qu'un détenu coûte très cher et que tout cet argent pourrait servir à développer d'autres solutions», soupire Désiré Derensy, ancien directeur de prison, l'un des pères fondateurs de ce syndicat qui n'a cessé d'affirmer des positions progressistes.
«Gâchis». Après une brève décrue, les prisons françaises sont aujourd'hui surpeuplées. Et chez ceux-là, qui vivent, au jour le jour, aux côtés des détenus, domine un sentiment de «gâchis». «La prison doit seulement continuer à être utilisée pour mettre hors d'état de nuire les individus dangereux [...] en privilégiant la prévention et la réinsertion. [...] Moins on a recours à la prison, moins la récidive se produit», affirme le document de travail sur lequel planchent les militants. Comment faire donc pour diminuer le nombre des détenus ? Peut-être en instaurant un numerus clausus pas plus de détenus que de places de prison. Fausse bonne idée rejetée par le congrès : «Il f