Luc Ferry apprend son métier de ministre d'un gouvernement de droite. Et il apprend vite. Présentant, hier, en Conseil des ministres son «plan d'action pour lutter contre l'illettrisme», il n'a évité ni les raccourcis ravageurs «depuis dix ans les faits ont été systématiquement minimisés et les véritables causes du mal éludées» ni les slogans faciles «le niveau ne cesse de se dégrader». La réalité est plus nuancée. Selon l'Education nationale, 14,9 % des enfants entrant en sixième éprouvent des difficultés en lecture, dont 4,3 % des difficultés lourdes. A 17 ans, ils sont encore 11,6 % dont 6,5 % en difficulté grave, selon le ministère de la Défense. Ces chiffres sont stables depuis des années.
Réchauffé. Le ton «va-t-en-guerre» du ministre surprend car l'essentiel de son plan reprend des mesures existantes. Il a confirmé les points clés des programmes du primaire adoptés par Jack Lang. Les enseignants devront consacrer à la lecture et à l'écriture 2 h 30 par jour jusqu'au CE1 puis 2 heures par jour jusqu'en CM2 et auront l'obligation de faire lire et écrire régulièrement les enfants dans toutes les disciplines. Idem de la création d'un «nouvel outil de diagnostic» pour la classe de CM1 : il viendra compléter ceux existants en grande section de maternelle, au CP et en CE2, ainsi qu'un outil en préparation pour le CM2. L'idée : «Assurer le suivi tout au long du primaire.» Dans le même souci de continuité, un «plan d'action pour la lecture dans les centres de vacances et