Elles y cogitaient depuis plusieurs mois. Hier, l'Académie des sciences et l'Académie de médecine se sont lancées. Elles ont présenté leurs recommandations «relatives à l'expérimentation à partir des cellules souches humaines». Et plus particulièrement à l'obtention de ces fameuses cellules souches embryonnaires susceptibles de réparer des organes abîmés. Et dont, selon Maurice Tubiana, président de l'Académie nationale de médecine, «les perspectives d'applications humaines sont grandioses et permettent d'espérer tant de retombées positives».
Pas de reproduction. «Inquiets du retard de la France pris dans ce domaine», les académiciens ont rappelé leur soutien à l'idée d'une recherche sur les cellules souches provenant d'embryons «surnuméraires», ceux qui ne sont pas utilisés par des couples ayant recours à la fécondation in vitro (1). Et ils sont allés plus loin encore. En choisissant leurs mots, les académiciens ont dit leur «absence d'opposition de principe à l'utilisation de lignées cellulaires obtenues à partir de transfert nucléaire». Sans jamais vouloir le nommer, les académies ont officiellement approuvé le recours au clonage thérapeutique. A la fabrication d'embryons humains par clonage pour en tirer des cellules souches.
Mais pas question pour autant de se désintéresser d'accepter le clonage reproductif. Et, pour empêcher qu'un embryon de clone humain destiné à la médecine régénérative soit transféré in utero, les scientifiques proposent de limiter le nombre de labora