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Libération

Alias et surnoms brouillent la piste des proxénètes albanais

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Entre cinq et dix ans de prison requis contre les prévenus.
publié le 22 juin 2002 à 0h02

Ces hommes renvoyés en correctionnelle pour proxénétisme aggravé, trafic de faux papiers et passage de clandestins vers la Grande-Bretagne sont-ils un échantillon de la redoutable famille Peqini ? Les autorités albanaises l'affirment : dans le box, il y aurait trois frères (Eduart, Astrit et Agron) et un cousin (Hyqmet) de ce gang tzigane d'Elbasan. Ces trois frères font l'objet d'une demande d'extradition, car condamnés par défaut dans leur pays pour enlèvement, meurtre ou vols à main armée, à des peines allant de quinze ans à la perpétuité (Libération des 15 et 16 juin). Leurs avocats se sont échinés hier à démontrer que rien n'est moins sûr. A expliquer que le nom de Peqini est brandi comme un épouvantail pour masquer un manque d'éléments matériels susceptibles d'étayer les lourdes charges retenues dans cette affaire. «Ils seraient les seigneurs de l'Oural, les monstres de la Toundra !», ironise Me Tymoczko.

«C'est lui là-bas !» Cette reconnaissance sur simples photos n'a pas convaincu la cour d'appel qui examine les demandes d'extradition, expliquent les avocats au tribunal correctionnel. Pour Eduart et Astrit, un complément d'information a été demandé. Pour Agron, l'avocat général a déjà donné en janvier un avis négatif à l'extradition. Bizarrement, Agron Peqini, alias Besnik Peza, est le seul qui se soit reconnu sur les photos envoyées par la justice albanaise. En pleine audience, le cliché avait d'abord été présenté à Eduart Peqini, alias Agron Bajrami. Erreur d'étique