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Comment passer du deuil au don.

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A La Pitié-Salpêtrière, une cellule psychologique aide les proches à accepter les prélèvements.
publié le 22 juin 2002 à 0h03
(mis à jour le 22 juin 2002 à 0h03)

Comment assurer le soutien psychologique d'une famille qui vient de perdre un proche, souvent jeune, de façon extrêmement brutale ? Et comment, immédiatement après l'annonce d'un tel décès, faire passer cette deuxième violence qu'est la demande de don d'organes ? Pour sa journée nationale de réflexion, organisée aujourd'hui, l'Etablissement français des greffes (EFG) a choisi cette année le thème du dialogue en famille : «Le don d'organes, il faut d'abord en parler.»

Accueil. Confrontée de façon quasi quotidienne à ce casse-tête, l'équipe de neuro-réanimation de La Pitié-Salpêtrière (Paris) a mis en place depuis environ un an un «protocole» original d'accueil des familles, avec recours systématique à un psychologue attaché au ser vice. Pratiquée par quelques équipes anglo-saxonnes, cette initiative reste étonnamment quasiment unique en France.

C'est à l'occasion d'un film sur les dons d'organes, réalisé par sa femme à La Pitié, que Guy Benamozig, anthropologue et psychanalyste, a eu l'idée de proposer ses compétences en réanimation. Une offre accueillie avec enthousiasme par le Pr Louis Puybasset, chef d'une unité qui affronte chaque année une centaine de décès d'origine neurologique. Ce secteur très spécialisé de trente lits, qui participe à la grande garde des urgences neurologiques de la région parisienne, accueille en effet 650 patients par an, en majorité pour de graves traumatismes crâniens, des hémorragies cérébrales ou méningées. 15 % à 20 % d'entre eu