Nice envoyé spécial
Crimorg06 a-t-il réussi à «décapiter» le milieu niçois, comme certains enquêteurs le proclament ? Crimorg06, pour «Crime organisé dans les Alpes-Maritimes», c'est le nom donné par la Direction centrale de la gendarmerie nationale (DCGN) à la longue et minutieuse enquête menée par les gendarmes des sections de recherche de Marseille, épaulés par les brigades de Nice, Bugey et Cannes. Le 8 juin au petit jour, 150 gendarmes, épaulés par le GIGN, participaient à une vague d'interpellations à Nice et Marseille. A l'issue des gardes à vue, douze personnes étaient incarcérées : parmi elles, Michel Sauret, considéré comme le «dernier parrain niçois», et deux de ses «lieutenants» présumés, Max Bonifassi et Jean-Claude Combessies.
Tout commence, selon les enquêteurs, voici dix-huit mois, à Isola 2000, la station de ski des Alpes-Maritimes, et à Marina-baie des Anges à Cannes. Deux commerçants sont intimidés par des gros bras. On les somme de s'adresser exclusivement à tel fournisseur, quels que soient les prix proposés par celui-ci. Mais les deux commerçants vont voir les gendarmes. «Leurs indications nous ont ramenés rapidement à quelques vieilles connaissances de la Côte», raconte un enquêteur. Plutôt que de ferrer ce menu fretin, les gendarmes décident de jeter discrètement leurs filets. Premier travail : l'analyse des fadettes des victimes et des agresseurs supposés. Les fadettes, ce sont l'équivalent des factures détaillées que fournissent les opérateurs de télé