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Libération

«Voilà un prévenu d'une naïveté qui frise la pathologie»

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publié le 24 juin 2002 à 0h03

Tribunal correctionnel de Carpentras

Un ventilateur brasse la canicule sur les juges. Dans le box, David, 25 ans, transpire. Trois fois condamné pour des vols, dont le dernier lui a valu trois ans de prison, infligés en son absence. On l'a retrouvé, il a fait opposition. C'était à Orange, en décembre, où David et un ami ont commis ce vol avec violence. «La victime n'a pas été avisée, on ne pourra pas le juger aujourd'hui !», note la juge. «Oui ? Eh bien, je souhaite plaider aujourd'hui !», rétorque l'avocat. «Et moi je souhaite que la victime soit là !, reprend la juge, car les violences sont particulièrement odieuses. Et la victime affirme avoir été l'objet, en plus, de menaces !» Le procureur ajoute : «Je vous demande de le garder incarcéré jusqu'à une date de comparution proche. Le prévenu vit à Niort maintenant, mais sa situation semble la même qu'à Orange, sans emploi et avec un domicile incertain. Et les faits particulièrement graves révèlent une lâcheté impressionnante !» L'avocat se récrie : «Quand on est commis d'office, on arrive devant vous les mains vides ! Mon client me dit vivre avec une femme qui est enceinte, travailler comme bûcheron, mais si vous ne le laissez pas sortir, il ne pourra pas m'aider à prouver ce que j'avance !» David repart en prison. Il sera jugé dans quinze jours.

Une petite femme en jupe à fleurs s'avance, suivie d'un homme strict en costume gris. Tous deux demandent l'interdiction du film le Pornographe et accusent la gérante de la société d