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Libération
Reportage

Bleus sans frontière

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Depuis le 21 mai, des policiers belges et français patrouillent ensemble.
publié le 28 juin 2002 à 0h06

Wattrelos envoyé spécial

C'est la première patrouille franco-belge de Laurent. Trente-six ans, «1,83 m, rasé de près», inspecteur principal (1) dans la police locale de Mouscron en Belgique. Là-bas, la frontière avec la France et la commune de Wattrelos ne tient qu'à un trottoir. «Vous traversez la rue et vous changez de pays. Pour vous y retrouver, regardez les enseignes des bistrots. Elles changent entre la France et la Belgique», assure le policier. Derrière lui, une affiche pour la bière Primus est tout aussi affirmative : «C'est à son petit bedon que l'on reconnaît un buveur de bière.»

C'est beaucoup plus compliqué de reconnaître le policier français quand il patrouille avec son collègue belge, comme c'est le cas depuis le 21 mai. Ils portent tous les deux une chemisette bleu clair et un pantalon bleu foncé. C'est la ligne à la mode Devedjian (2) qui sillonne la frontière franco-belge.

Ce dispositif transfrontalier a été arrêté le 5 mars 2001 dans un accord entre le ministre de l'Intérieur belge Antoine Duquesne et son homologue français, Daniel Vaillant. Mais c'est Nicolas Sarkozy qui a passé en revue les premières patrouilles mixtes. «C'était tout bénéfice pour lui en pleine période électorale», affirme un fonctionnaire. Le 10 juin, à Lille, le ministre de l'Intérieur a réaffirmé sa volonté d'«améliorer la vie quotidienne de ceux qui vivent des deux côtés de la frontière et de leur garantir la tranquillité, car c'est le premier droit du citoyen».

Mais, pour l'heure, Laure