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Libération

Des responsables de glace au procès du mitard de Nanterre

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En 1996, trois détenus en étaient sortis en grave hypothermie.
publié le 1er juillet 2002 à 0h15

Cela semble un procès d'un autre âge. En tout cas, celui d'une pratique aujourd'hui interdite, «le frigidaire», autrement dit, le placement d'un détenu en cellule disciplinaire, juste vêtu d'un slip en papier. Avec un matelas, sans couverture, ni drap ni rien. Trois jeunes toxicomanes ­ 19, 20 et 22 ans ­ placés au frigidaire à la prison de Nanterre (Hauts-de-Seine) du 25 au 28 janvier 1996, en étaient ressortis plongés dans un coma hypothermique. Jeudi, devant le tribunal correctionnel de Nanterre, cinq hommes répondaient de ces faits : l'ancien directeur de la prison, deux surveillants, un médecin généraliste et un psychiatre.

Au départ, Sophien, Nabil et Karam sont écroués le 24 janvier 1996, dans une affaire de stupéfiants. Ils sont en man que, ils ne sont pas commodes. Le lendemain, il est 15 heures quand ils commencent à tout casser dans leur cellule. L'un tente de se pendre, les deux autres se tailladent les veines. Une douzaine de surveillants «les maîtrise, jusque-là, il n'y a rien d'extraordinaire», explique Ghislaine Polge, la présidente de la 12e chambre correctionnelle. A la suite de cela, les trois garçons sont envoyés au quartier disciplinaire, le mitard, sous le régime particulier de la «contrainte».

«Entre -1° et -3°». Une mesure qui soumet le détenu «à des moyens de coercition en cas de fureur ou de violence grave», et qui doit être signée par le directeur et par un médecin. En l'occurrence, le frigidaire pour les trois. «Ce qui est dramatique, c'est que le 2