C'est Eric, simple manifestant, qui le remarque finement : «J'ai bien l'impression qu'il y a beaucoup plus de monde cette année.» Bien vu. 300 000 personnes selon la police, 650 000 selon les organisateurs, un demi-million vraisemblablement. Ce samedi, René Lalement, président de l'Interassociative qui organise la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans, pose au départ qu'il «espère renouveler la mobilisation de l'entre-deux-tours de la présidentielle». La barre est haute mais qu'importe : le soir, à la Bastille, il est clair qu'énormément de monde est descendu dans la rue.
C'est une année particulière. La droite est de retour, et, au gouvernement, siègent quel ques-uns des énervés de la lutte anti-Pacs. Derrière la banderole de tête, en revanche, ne figurent plus que Jean-Luc Romero (UMP) et Philippe Meynard (UDF), tous deux homosexuels déclarés. De ténors, point. A gauche aussi, un peu moins de leaders. Hue, par exem ple, n'aura tenté l'affaire que l'an dernier. Quant aux socialistes, les voilà en conclave au même instant. Du PS, ne restent que Bertrand Delanoë, maire de Paris, homosexuel, qui vient sous les deux casquettes, et Jack Lang. En franc-tireur, semble-t-il , quand on l'entend dire des socialistes qu'«ils» devraient intégrer l'homoparentalité à leur programme puisqu'«ils» s'interrogent sur leur ligne politique. «Voilà un sujet sur lequel ils pourraient faire la différence ! Et sur le mariage, pourquoi chipoter ?»
«Mesure populaire». Bonne question pour re