Pas question d'aménager la prostitution à Paris. Rouvrir des maisons closes, comme l'a proposé Françoise de Panafieu dans une interview au Journal du dimanche, c'est, aux yeux de l'équipe Delanoë, «totalement méconnaître les formes de prostitution d'aujourd'hui». Les représentants de la mairie de Paris ont annoncé hier une série de mesures visant à construire un «projet global» de lutte contre cette «forme d'esclavage et d'exclusion» dans la capitale. «Notre approche est abolitionniste», a précisé Anne Hidalgo, première adjointe au maire. La municipalité de gauche ne veut pas «organiser» de près ou de loin des pratiques connectées à «une multitude de réseaux mafieux, où le trafic d'êtres humains se double de trafic de drogue et, parfois, d'armes».
Proposition de loi. Loin de faciliter la prostitution avec des lieux clos, la mairie de Paris voudrait carrément compliquer la vie des clients. Comment ? En les pénalisant. C'est la teneur d'une proposition de loi que Christophe Caresche, député PS (18e circonscription), entend soumettre au Parlement. Actuellement, la loi française réprime la prostitution des mineurs, le racolage actif, l'exhibition sexuelle et le proxénétisme. Et, depuis mars, le recours à des prostitués de 15 à 18 ans. Ailleurs en Europe, les législations varient. En Suède, la loi sur «la paix des femmes» fait du client un délinquant. La mairie de Paris en ferait volontiers autant. Mais, à l'inverse, elle évacue les modèles allemand et néerlandais : «Les pays qui