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Libération

Toulouse garde un peu de sa chimie

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Les arbitrages de Raffarin mécontentent syndicats et riverains d'AZF.
publié le 2 juillet 2002 à 0h16

Toulouse de notre correspondant

«Ce sont 605 emplois qui sont condamnés. Ce gouvernement est irresponsable et nous ne manquerons pas de le lui rappeler», avertit le délégué CGT de la SNPE (Société nationale des poudres et explosifs), Hubert Dandine. «Le site Seveso est maintenu en pleine ville dans une zone inondable et sous un couloir aérien. C'est inacceptable», enchaînent Frédéric Arrou et Alain Ciekanski pour l'Association des sinistrés du 21 septembre et le comité PJCnina, «Plus jamais ça ni ici ni ailleurs».

Unanimité. Le Premier ministre a réussi hier le tour de force de faire l'unanimité des syndicats et des opposants au pôle chimique contre lui. Décision a en effet été prise à Matignon d'arrêter les activités de la SNPE et de Tolochimie (480 et 115 salariés liés à la production du gaz phosgène). Et d'autoriser le redémarrage des entreprises Raisio et Isochem (26 et 38 salariés). C'était la meilleure façon de mettre en rage l'intersyndicale CGT, CFDT, FO, CFTC et CGE qui croit savoir que la SNPE, propriété de l'Etat à 99,9 %, n'a pas d'avenir sans production et traitement du phosgène. Et de fâcher le comité Plusjamaisça qui demande toujours une fermeture totale de l'usine : «Se contenter d'exclure le gaz phosgène ne remet pas en cause la production de carburant pour la fusée Ariane et pour les missiles militaires», pestent ses porte-parole. Or, assurent-ils, le périmètre des risques liés à cette production classée Seveso déborde de l'enceinte de l'usine et mord encore