Lyon
de notre correspondant
Les sans-papiers lyonnais poursuivent leurs déménagements. Vendredi, une centaine a investi l'église Saint-Nizier, dans la presqu'île de Lyon. Une paroisse emblématique qui avait hébergé, au milieu des années 70, le mouvement des prostituées en lutte autour d'Ulla. Hier matin, soit trois jours après le début de cette nouvelle occupation, le préfet a fait expulser un foyer désaffecté où dormaient quelque 200 sans-papiers, mem bres du même collectif.
A Saint-Nizier, une trentaine de personnes se relaient désormais pour dormir dans l'église. Au matin, elles replient matelas et couvertures, promettent de ne pas troubler le culte. «Nous ne les avons pas invitées, précise le père Michel Guillaud. En revanche, nous les avons accueillies.» Et le religieux d'insister : «C'est un accueil, pas un soutien.» Chaque jour, les responsables de la paroisse et du collectif se rencontrent, puis le curé de Saint- Nizier prolonge l'accueil pour une nuit. L'église reste très calme, mais la situation risque de se compliquer avec l'expulsion menée hier matin.
Vers 6 heures, 200 CRS ont pris d'assaut un ancien foyer de la SNCF. Selon la préfecture, 197 adultes se trouvaient là, avec quelques enfants. Des demandeurs d'asile et plusieurs personnes sans titre de séjour (les demandeurs d'asile disposent au minimum d'une convocation qui leur permet de rester légalement en France pendant l'instruction de leur dossier).
Collectif. Onze personnes ont été placées en garde à vue. Hier s