Strasbourg (UE) envoyé spécial
Le Parlement européen a reconnu dans la douleur le droit à l'avortement. Une première dans l'histoire communautaire. L'avortement doit être «légalisé, sûr et accessible à tous», affirme une résolution sur «la santé et les droits sexuels et génésiques» adoptée hier par 280 voix contre 240 et 28 abstentions. Les eurodéputés appellent, en tout état de cause, «les gouvernements des Etats membres et des pays candidats à l'adhésion à s'abstenir dans tous les cas de poursuivre en justice des femmes qui se seraient fait avorter illégalement». Une défaite pour les «pro-life» qui se sont démenés comme jamais pour faire échouer ce texte. Et un signal envoyé au reste du monde au moment où les Etats-Unis, sous l'impulsion de George W. Bush, alliés au Vatican, se démènent dans les enceintes internationales pour restreindre le droit des femmes à disposer de leur corps.
Joie. L'affrontement autour de cette résolution révèle que l'Union européenne reste profondément divisée sur cette question. A l'issue des votes, les «pro-choice» ont d'ailleurs laissé éclater leur joie en applaudissant longuement la rapporteuse du texte, la socialiste belge Anne Van Lancker. Car l'avortement demeure encore interdit, sauf exception très restrictive, en Irlande (menace pour la vie de la femme), au Portugal et en Espagne (en cas de déficience du foetus, de viol ou de menace pour la vie ou la santé mentale de la femme) et est extrêmement encadré en Allemagne. Parmi les pays candidat