Petit poisson ne deviendra pas grand. Une équipe de chercheurs américains propose de repenser le vieux principe de préservation des stocks de pêche, qui fixe des tailles minimales pour les prises. David Conover et Stephan Munch, de l'université de Stony Brook (New York), affirment au contraire qu'il vaudrait mieux établir une taille maximale au-delà de laquelle on ne pêcherait plus les poissons. C'est cette manoeuvre qui permettrait de préserver la diversité génétique, disent-ils, preuve à l'appui (1).
Aléatoire. Les deux scientifiques ont collecté des capucettes, un petit poisson pélagique pêché sur les côtes de l'Atlantique Ouest, du Canada à la Floride. La capucette est notamment donnée en pâture aux oiseaux marins dans les zoos. David Conover et Stephan Munch ont collecté des larves et, après éclosion, ont placé un millier de spécimens dans six aquariums. Au bout de 190 jours, ils ont adopté trois principes de «pêche». Dans deux aquariums, ils ont prélevé les 90 % de poissons les plus gros. Dans deux autres, les 90 % de poissons les plus petits. Les deux derniers aquariums servant d'échan tillon de contrôle avec un prélèvement aléatoire. La première fois, ce sont évidemment les deux aquariums de grosses prises qui fournissent le plus de poids. Mais cela ne dure pas : le tandem américain a laissé les survivants se reproduire, refait la même opération qua tre fois de suite et mesuré la taille moyenne des poissons à cha que étape. Verdict : dès la première génération, ce son