Jusqu'ici, les statines étaient considérées comme des anticholestérol. Désormais, la question est de savoir si ces médicaments ne devraient pas être prescrits à titre préventif à toutes les personnes à risque de maladie cardio-vasculaire, que leur taux de cholestérol soit élevé ou non. Avec cette approche, les statines deviendraient en somme la nouvelle aspirine des cardiaques.
C'est une étude solide sur 20 500 patients britanniques, publiée aujourd'hui dans l'hebdomadaire médical The Lancet, qui lance le débat. Elle révèle en effet que chez des cardiaques, diabétiques ou autres hypertendus, avec ou sans excès de cholestérol, la simvastatine (1) diminue d'un quart voire d'un tiers la survenue des infarctus et accidents vasculaires cérébraux (attaques cérébrales). En traitant pendant cinq ans 1 000 sujets à risque, 70 à 100 maladies cardiaques ou vasculaires pourraient donc être évitées, estiment les auteurs. Un chiffre à rapporter aux millions de personnes concernées en France et dans le monde...
Réévaluation. En août 2001, l'annonce brutale par Bayer du retrait de la cérivastatine, pour cause d'accidents musculaires graves et de décès, avait semé le trouble sur toute la famille des statines. Depuis, une réévaluation complète, en France et en Europe, a dégonflé la polémique. Les bénéfices cardio-vasculaires de ces produits dépassent largement leurs effets secondaires, a confirmé la récente expertise (Libération du 5 juin) de l'Agence française de sécurité sanitaire des produit