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Des bébés pour soigner les aînés?

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Le comité d'éthique justifie, selon les cas, la sélection par diagnostic préimplantatoire.
publié le 9 juillet 2002 à 0h20

Les demandes des familles commençaient à s'accumuler et le Conseil consultatif national d'éthique (CCNE) avait promis d'y répondre. Hier, il a rendu public l'état de sa réflexion sur la possibilité donnée ou non aux familles d'avoir recours à la procréation médicalement assistée et aux tests génétiques pour mettre au monde un enfant capable de sauver un de ses aînés gravement malade.

Il y a deux ans, aux Etats-Unis, la petite Molly atteinte d'une maladie de Fanconi (1) avait été guérie grâce au sang du cordon ombilical de son petit frère Adam sélectionné par diagnostic préimplantatoire (DPI). Une technique utilisée dans certaines maladies (mucoviscidose, myopathies, retard mental lié au chromosome X) pour trier les embryons obtenus par fécondation in vitro, avant l'implantation dans le ventre maternel.

Extension. Mais en France, depuis 1994, la loi est formelle, le DPI ne doit se limiter qu'aux situations où l'enfant présente «une forte probabilité d'être atteint d'une maladie génétique d'une particulière gravité». Or, «ces saisines posent le problème de l'extension du DPI non plus seulement dans l'intérêt de l'enfant à naître, mais dans l'intérêt d'un tiers», rappellent les membres du CCNE. «Ce n'est pas la prouesse technique qui est en cause, a rappelé Didier Sicard, président du CCNE, c'est la relation entre l'embryon et sa famille.»

L'enfant sain sera-t-il né pour lui-même ou aussi pour son frère ou sa soeur ? «Si l'enfant que l'on va faire naître n'est pas capable de rempl