L'annonce était attendue pour la rentrée. Le parquet de Paris a finalement fait preuve de célérité en annonçant hier le renvoi de Renaud Donnedieu de Vabres et de François Léotard devant un tribunal correctionnel dans l'affaire du financement du Parti républicain. Le juge d'instruction Bruno Pireyre doit désormais prendre l'ultime décision, qui peut être différente de celle du parquet. Le 12 juin, entre les deux tours des élections législatives, la Cour de cassation avait rejeté le pourvoi formé par Renaud Donnedieu de Vabres, fragilisant sa position de ministre des Affaires européennes. Le 17 juin, le couperet politique tombait avec la nomination de Noëlle Lenoir à la place du député de l'Indre-et-Loire. «La vie politique est rude», lâchait Renaud Donnedieu de Vabres lors de la passation de pouvoir. «J'espère que cette décision permettra de rétablir la sérénité nécessaire pour que justice me soit rendue», expliquait-il peu après en faisant allusion à son renvoi éventuel devant un tribunal. La position du parquet risque d'obliger le plus éphémère ministre du gouvernement Raffarin à attendre un procès qui devrait se tenir l'année prochaine pour espérer une issue favorable.

Tergiversations. L'arrivée de Renaud Donnedieu de Vabres au gouvernement avait provoqué la première polémique de l'ère Raffarin. Dans la précipitation des nominations, il semble que sa mise en examen, en 1998, pour «blanchiment» et «infraction à la législation sur le financement des partis politiques» avait