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Libération

Le scénario immuable des violences policières

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Un rapport décortique des incidents entre jeunes et policiers.
publié le 9 juillet 2002 à 0h21

C'est un document qui ne devrait pas échapper à la sagacité du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy. En 230 pages, une commission émanant de la Ligue des droits de l'homme (LDH), du Syndicat des avocats de France (SAF) et du Syndicat de la magistrature (SM) décortique trois incidents survenus entre des policiers et des jeunes entre novembre et décembre 2001. Aïda Chouk, magistrate, Laurence Gillet, avocate, Antoine Spire, journaliste, Emmanuel Terray, professeur à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, se sont rendus sur les lieux et ont enquêté «à charge et à décharge». «Les témoignages recueillis ne sont pas paroles d'Evangile. Nous avons été amenés à entendre les différents protagonistes et à faire la part des choses», indiquait, hier, le président de la LDH, Michel Tubiana, lors de la présentation du rapport.

Débordements policiers. Les observations des enquêteurs ont le mérite de formaliser un scénario de débordements policiers souvent dénoncé par leurs victimes, en l'occurrence des jeunes gens. Cela commence par un contrôle d'identité, vécu comme injuste par les jeunes, qui se transforme en face-à-face avec des policiers qui décident de les poursuivre pour «rébellion et outrages à agents de la force publique». «On part d'une situation de non-incident pour arriver à une situation d'incident», fait remarquer Michel Tubiana.

La commission reprend aussi à son compte une allégation fréquente dans les cités sensibles : des policiers ­ souvent jeunes ­ s'y comporte