Assez conscient du choc provoqué par l'arrêt rendu le 4 juillet par la cour d'appel de Paris qui prononçait un non-lieu général en faveur des trente mis en examen dans l'affaire du sang contaminé , le procureur général de Paris a décidé hier soir de se pourvoir en cassation contre cette décision. Ce pourvoi sera détaillé ultérieurement : d'ores et déjà, il se fonde sur les «insuffisances» et les «contradictions de motifs» de l'arrêt, rendu dans des conditions détestables par la chambre de l'instruction présidée par Francine Caron. Pour rayer d'un trait de plume malhabile dix-sept ans d'histoire, Francine Caron n'avait rédigé qu'un brouillon de feuilles éparses et manuscrites qui nécessitait d'être mis en forme après le prononcé de la décision, le jeudi vers 14 heures. Ce jour-là, la présidente n'avait pas daigné expliquer pourquoi elle considérait qu'aucun des mis en examen ne pouvait être poursuivi. Il a fallu toute l'opiniâtreté de la présidence de la cour d'appel pour qu'enfin les motifs de ce non-lieu soient indiqués aux avocats des victimes et de leurs familles. L'arrêt n'a été communiqué que vers 19 heures le vendredi.
Contradictions. Un texte effectivement plein de contradictions. Il démarre férocement à l'égard de l'ensemble des responsables du Centre national de transfusion sanguine, conseillers ministériels, médecins prescripteurs. Ceux qui ont géré la distribution de produits non chauffés aux hémophiles ou la mise en oeuvre du test pour détecter les produits con