Nombreux sont ceux qui veulent oublier l'existence de Jacques Monsieur. Marchand d'armes d'envergure internationale, figure connue des plus grands services de renseignement occidentaux depuis une vingtaine d'années, le «Maréchal» est en prison à Istanbul depuis le 11 mai. Quelques jours avant, cet ancien officier de l'armée belge avait quitté une prison de Téhéran, au terme d'un an de détention pour espionnage. Mais depuis sa libération, Jacques Monsieur devient peu à peu apatride, tant la France et la Belgique, les deux pays qui ont demandé son extradition, semblent se satisfaire de cet immobilisme. Ce négociant pourrait, il est vrai, gêner les services secrets français comme le ministère de la Défense.
Après quelques jours de liberté en Iran, Jacques Monsieur annonce aux autorités belges locales sa décision de rentrer à Bruxelles pour s'expliquer devant la justice, qui l'a condamné en octobre 2001 à cinq ans de prison pour exportation illégale d'armes. Malgré les moyens (argent, contacts) dont il dispose pour organiser une fuite, Monsieur choisit de s'expliquer. Des discussions s'engagent sur les modalités de son retour. De manière surprenante, les Belges refusent d'affréter un avion qui rallierait directement Téhéran à Bruxelles, un vol qu'aucune ligne commerciale n'assure. Bien que recherché par Interpol, Jacques Monsieur peut donc tranquillement organiser son retour vers l'Europe.
Indifférence. Deuxième curiosité, Monsieur, qui ne dispose plus de passeport, n'obtient qu'u