Montpellier correspondance
Raymonde, la mère de Pascale Fachin, jeune femme décédée le 12 juin 2001 à 31 ans de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, Lucille, sa tante, Brigitte, sa cousine, Maryse et Christiane, ses grandes cousines, n'ont pas manifesté leur joie à l'énoncé du jugement rendu hier par le tribunal civil de Montpellier. «C'est comme si maintenant, elle était partie définitivement», a murmuré Raymonde. Lucille est sortie griller une cigarette. Christiane a retenu des larmes derrière ses lunettes.
Gros mots. Un peu plus tard, en attendant les 77 pages du jugement, elles ont lâché des gros mots, comme elles le faisaient parfois sur la terrasse de la maison familiale à Saint-Gély-du-Fesc (Hérault), quand elles veillaient Pascale et que la douleur était trop forte : «Ils l'ont dans le baba !» Pascale Fachin est bien morte à cause d'un lot d'hormones de croissance prescrit entre février et mai 1985 par l'association France Hypophyse, créée en 1973 pour organiser le traitement du nanisme hypophysaire. L'Institut Pasteur, fabricant jusqu'en 1988 de la molécule active du médicament, avait fourni l'hormone. Les deux institutions n'ayant pas apporté la preuve que les lots administrés à Pascale étaient exempts de vice, le tribunal civil de Montpellier a estimé hier que France Hypophyse et l'Institut Pasteur avaient «manqué à leur obligation de sécurité» envers Pascale. La famille a refusé l'indemnisation proposée par l'Etat, redoutant qu'on «achète son silence». Elle aurait pu s